A la chasse, FFS§§
Les développeurs semblent maintenant se tourner vers les add-ons téléchargeables, comme Pe-2 Peshka, qui ajoute un type d'avion, et les campagnes qui vont avec. Je parlerai à la fin de ceux à venir (oui oui il y en a encore un petit paquet).
Choisis ton camp, camarade !
Un des nombreux points forts de cette série, c'est sa modélisation pointue de plus de 200 appareils (en comptant les différentes versions, ce qui n'est pas tricher quand on voit certaines différences d'une à l'autre). La liste ici. Il y en a donc pour tous les goûts.
La modélisation des avions était déja incroyable en 2001, et elle n'a pas pris une ride, voire même au contraire, puisque la communauté de passionés offre des skins toujours plus fines et détaillées, historiques ou non. Les modèles sont aussi réalistes que possible : gouvernes qui bougent, têtes des pilotes qui suivent le mouvement de leur regard, sans parler des dégats visibles, gouvernes trouées selon le calibre des munitions, arrachées...
La modélisation des maps (facilement plus d'une centaine de km² pour certaines) et des milliers de petits détails qui la parsèment n'est pas en reste, avec une modélisation de l'eau qui fait baver, surtout dans le Pacifique, des nuages criants de vérité (avec totale perte de repères visuels lorsqu'on passe dedans), une texture au sol des plus fines qu'il m'ait été donné de voir dans un simulateur, et les véhicules eux aussi fidèlement modélisés, quoi que je me demande s'il n'y a pas un petit problème d'échelle avec certains. On peut même afficher les humains (servants des batteries d'artillerie), au détriment du framerate bien sûr. Les skins des pilotes sont plus ou moins fines (selon si elles sont récentes ou pas), mais les détails sont là : moumoute et sabre pour les japonais, gilet de sauvetage pour les ricains, etc...
C'est beau hein ? Et vous n'avez pas encore vu les cockpits. Même si là encore on voit la différence entre ceux de 2001 et les plus récents, on s'y croirait : inscriptions rigoureusement identiques aux réelles, position des instruments respectée... Ceux-ci ont bien sûr leur utilité (jauge d'essence, pressions d'huile et d'admission, température, tachymètre, anémomètre, variomètre, et j'en passe) et fonctionnent exactement comme IRL, comme le variomètre qui subit un petit décalage de temps entre la vitesse verticale réelle et celle indiquée. Bref, l'extase. Ceux-ci sont bien sûr dans la langue d'origine, et selon les standards du pays, donc on en chie pour lire le vario et le tachymètre allemand, on pleure devant les instruments japonais, et on se tape la tête contre la verrière de son Spit en voyant que le badin est en Miles/H, unité qui ne nous évoque absolument rien. Tous les instruments, ainsi que le collimateur, peuvent d'ailleurs être détruits par balles, faisant la joie des mécaniciens au sol.
Le seul petit bémol, c'est que la vue par défaut ne permet au mieux de ne voir que la première ligne d'instruments, donc si ceux-ci ne sont pas les plus importants, soit on se sert du chapeau chinois du joystick et on ne voit absolument plus rien de ce qui se passe devant, soit on prend la souris et on perd un temps précieux. Problème normalement amoindri par les TrackIR, dont je ne sais pas ce que ça vaut pour l'instant.
Voilà pour la partie visuelle, mettons-nous en maintenant plein les oreilles.
Ach che fous entends mal mein Kolonel !
Non, les communications sont malheureusement uniquement dans la langue nationale, entendre de l'allemand sera donc beaucoup moins marrant. Et gare à vous si vous perdez votre leader, celui-ci vous passera un savon régulièrement. Les communications sont crédibles et mettent dans l'ambiance, on regrette juste des petits bugs genre l'IA qui crie au secours quand il se paye le sol a 90° et autres petites imperfection.
Mais ce n'est qu'une petite facette de l'ambiance sonore. Car dans une simu, qui plus est d'avion, le bruit qu'on souhaite ne jamais entendre faiblir c'est bien celui du moteur. Ceux-ci sont encore une fois très bons, avec un peu d'entraînement, on peut déterminer si celui qui vient de passer dans nos '6 est américain ou japonais. De même si après s'être pris une petite rafale (les bruits de balles qui frappent la carlingue sont d'ailleurs bien stressants) on commence à entendre celui-ci grincer de plus en plus, ou même s'emballer à un point où on croit que l'hélice va se décrocher, on se pose bien vite des questions.
Autre petite aide sonore, le bruit des filets d'air qui commencent à se décoller, lorsqu'on approche du décrochage ou du virage engagé. On arrivera aussi à entendre parfois l'aile de sa cible se décrocher sous le coup de nos tirs, alors qu'on redresse pour l'éviter de justesse.
BOOM HEADSHOT !!!
Venons en maintenant à la gestion de la physique et des dégâts. Pour ce qui est de la physique de vol, je crois ne pas trop m'avancer en disant qu'elle est la meilleure de tous les jeux de warbirds. Même s'il existe un mode "arcade" sans décrochages asymétriques, auto-rotations et virages engagés (je n'ai jamais essayé mais si on veut un jour jouer en mode normal je pense que c'est un coup à prendre des mauvais réflexes), là où on prend vraiment son pied (pas tout de suite, ok), c'est lorsque toutes les difficultés de modèle de vol, de gestion des tirs et des moteurs est en réaliste.
Dans ce mode, c'est la totale : gestion du couple du moteur et des mauvaises surprises que cela entraîne, des décrochages donc. On vérifiera sa vitesse avant de faire n'importe quoi...
C'est là que l'on voit les spécificités des avions, certains grimpent vite, tournent bien, mais n'ont pas de patate (Zero), certains sont des foudres de guerre mais tournent comme des boeufs (Mustang), et certains touchent un peu à tout (Yak-3). Cela explique les dizaines d'heure nécessaires pour maitriser à peu près, après on passe aux choses marrantes comme l'appontage au Corsair.
Bien:
Pas bien:
Ajoutez à ça une gestion (même si un peu primaire) du vent, qui malmènera votre avion comme il se doit, et des suspensions (oui il y en a même si des fois on se demande) qui feront joliment rebondir votre avion voire l'enverront faire un cheval de bois, et rien que d'atterrir, normalement et en catastrophe, est une petite aventure. Sauf quand on est un pilote experimenté comme moi.
Voyons maintenant les dégâts, ou plutôt déja les munitions. Il y en a encore pour tous les goûts : de la balle de 7.7mm véloce et légère mais faisant de faibles dégâts, au 37 voire 45mm pour certains Yaks (je ne compte pas les 75mm antichars montés sur certains appareils allemands), en passant par des .50 et des 15-20-30mm, étant un compromis entre puissance et vélocité on a l'embarras du choix.
Car selon le calibre et sa fabrication, on risque de se faire surprendre : les 12.7mm et obus russes sont bien plus plongeants que ce à quoi on s'attend, et les 7.7mm japonais nécessitent de viser extrêmement bien, surtout contre un Wildcat par exemple.
Mais je m'emporte et je vous vois piquer du nez. Rentrons donc dans le vif du sujet, avec cette gestion des munitions et la localisation des dégâts très poussée, on se retrouve facilement avec une verrière recouverte d'huile (oui ça aide), et un moteur qui grince de façon inquiétante et de plus en plus, jusqu'à serrer, ou qui vous explose tout simplement à la tronche. Il arrive aussi que celui-ci soit simplement stoppé, mais puisse être redémarré en pompant méchamment avec la manette des gaz.
Bref ça va chercher loin, je passe vite fait sur les trains à moitié pétés, ou dont le mécanisme de sortie automatique a été détruit (et on se retrouve à taper frénétiquement sur la touche de sortie manuelle)
De même le pilote peut être blessé (petit voile rouge), gravement blessé (voile très noir) ou, je vous le donne dans le mille, tué. Il peut aussi voir tous ses cables de commandes sectionnés, et autres joyeusetés.
Why is it so hard ?
Alors quand on lit ça (ou qu'on a pas laché avant, je vous dis merde) et qu'on n'est pas spécialement passionné d'aviation, on se demande bien où on peut trouver le plaisir dans le fait de devoir gérer en permanence sa vitesse, sa puissance, etc...
En fait au début tout le monde en chie, pas de mystère là dessus, on ne naît pas pilote (non non même moi, oui je sais). Les premières heures sont laborieuses et si on ne se fout pas en l'air tout seul et que l'ennemi ne s'en charge pas, et bien on ne s'approchera pas de lui. Alors on se dit "MAIS COMMENT Y FONT FFS§§".
Et puis on commence à comprendre que si on veut rattraper un ennemi plus haut en montant en chandelle et ben on va essayer en optimisant le taux de montée, que si l'ennemi est plus bas on arrivera plus facilement à arriver derrière, bref on gère son énergie, ce qui veut dire qu'on s'astreint à ne pas sacrifier de vitesse ni d'altitude inutilement, à préferer garder un petit avantage qu'à vouloir gagner en 30 secondes, à ne pas vouloir tourner plus serré que ce qu'on ne peut. Et lorsqu'on parvient à ses fins ça vaut 100 fois plus que ces petites frustrations.
Tout ce qui est géré est plutôt impressionant, on regrette quand même que les balles de petit calibre ne laissent d'impacts que lorsqu'elles causent assez de dégâts, et pas dès le premier hit. Chose que les dévelloppeurs ont promis d'améliorer pour le prochain add-on Battle of Britain, qui s'annonce comme une tuerie. Les rumeurs parlent aussi d'add-ons sur la Mandchourie qui permettra d'ajouter encore des avions pilotables, d'un "1946", qui forcément contiendra surtout des appareils fictifs, et on s'autorise à penser dans les milieux autorisés à un "Bataille de France", bref on a pas fini de s'ennuyer.
Voilà, si vous avez lu même 70% de ce que j'ai écrit (même en plusieurs fois), respects et merci. J'espère avoir éclairé ceux qui ne connaissaient pas ou peu ce jeu. Pour ceux que ça intéresserait, le pack regroupant tout ce qu'il faut avoir (sauf l'add-on Pe2) est disponible ici, ou sur le site d'Ubisoft (qui lui comprend Pe2). Allez fly safe les noobs.
Compléments de l'article
Asile thread #1
Asile thread #2
Sonny Crockett