Juppé l'a dans le Fillon
Battu dans la deuxième circonscription de Gironde par Michèle Delaunay dimanche soir (49.07% contre 50.93% pour la candidate socialiste) Alain Juppé démissionne du poste de n°2 du gouvernement et se retrouve être le seul ministre candidat aux législatives battu aux urnes. Voilà qui vient endiguer la prétendue vague bleue... Le Premier Ministre François Fillon l'avait annoncé : tout ministre battu devra démissionner.
Battu dans la deuxième circonscription de la Gironde par Michèle Delaunay dimanche soir (49.07% contre 50.93% pour la candidate socialiste) Alain Juppé abandonne le poste de n°2 du gouvernement et se retrouve être le seul ministre candidat aux législatives battu aux urnes. Voilà qui vient endiguer la prétendue vague bleue...
Et pour cause, la circonscription dans laquelle s'était présenté L'ex-Ministre d'Etat était un bastion de la droite depuis 1945, une défaite historique. De plus, Alain Juppé comptait jouer de sa personnalité et de sa forte popularité à Bordeaux pour briser les élans socialistes qui avaient donné Ségolène Royal en tête dans la circonscription aux élections présidentielles.
Lors du premier tour des législatives déjà, les journalistes l'interpelaient sur son score - certes honorable, environ 44% contre 32% pour la candidate socialiste - mais insuffisant compte tenu de son statut, de sa popularité et de sa toute petite réserve de voix pour le second tour. Le ministre se déclarait cependant satisfait et très confiant pour la suite des élections.
Le lendemain matin des législatives est donc arrivé avec une grosse gueule de bois pour Alain Juppé qui aurait été quelque peu amer avec les journalistes qui l'attendaient à l'inauguration du salon des vins et spiritueux Vinexpo à Bordeaux en leur disant : " Si je pouvais crever, vous seriez contents ! " (...) " ce que vous voulez, c'est que j'aille très très mal, c'est cela qui vous exciterait. On sent une délectation amusante. "
En effet, pris au piège et blessé dans son énorme orgueil, Alain Juppé, en plus de se taper la honte, a dû annoncer la veille sa démission du ministère le plus important du Gouvernement Fillon et s'est même réservé le droit de quitter la mairie de Bordeaux, décision qu'il prendra avec son équipe municipale mercredi. Son premier adjoint lui aurait d'ores et déjà demandé de ne pas renoncer à ses responsabilités à la municipalité de la ville. On ne voit d'ailleurs pas en quoi ce cuisant échec aux législatives pourrait impliquer sa démission en tant que maire.
Toutefois, même si la vague bleue à été quelque peu gelée au second tour, il n'en reste pas moins que le président conserve une majorité confortable, qui est légèrement moins forte que celle obtenue par Chirac en 2002 (qui était déjà satisfaisante).
Résultats des législatives par circonscription (carte)
Suivant la tradition, le Premier Ministre a remis la démission de son gouvernement au Président de la République avant d'être immédiatement reconduit dans ses fonctions.
Le Gouvernement Fillon II est donc presque semblable au Gouvernement Fillon I à l'exception de quelques remaniement de ministres suite à la démission d'Alain Juppé :
Ministres :
* Jean-Louis BORLOO (Parti Radical) (remplace Alain Juppé)
Ministre d'Etat, Ministre de l'Ecologie,
du Développement et de l'Aménagement durables
* Michèle ALLIOT-MARIE (UMP)
Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités territoriales
* Bernard KOUCHNER (PS)
Ministre des Affaires étrangères et européennes
* Christine LAGARDE (UMP) (remplace J.L Borloo)
Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi
* Brice HORTEFEUX (UMP)
Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement
* Rachida DATI (UMP)
Garde des Sceaux, Ministre de la Justice
* Michel BARNIER (UMP) (nouvelle entrée)
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche
* Xavier BERTRAND (UMP)
Ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité
* Xavier DARCOS (UMP)
Ministre de l'Education nationale
* Valérie PECRESSE (UMP)
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
* Hervé MORIN (Nouveau centre)
Ministre de la Défense
* Roselyne BACHELOT-NARQUIN (UMP)
Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports
* Christine BOUTIN (UMP)
Ministre du Logement et de la Ville
* Christine ALBANEL (UMP) (à sa demande, cède sa place de Porte-parole du gouvernement)
Ministre de la Culture et de la Communication
* Eric WOERTH (UMP)
Ministre du Budget, des comptes publics et de la fonction publique
Secrétaires d'Etat :
Rama Yadé (UMP) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat à la Francophonie
Nathalie Kociusko-Morizet (UMP) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat à l'Environnement
André Santini (Nouveau Centre) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat à la Communication
Jean-Marie Bockel (PS) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et Francophonie
Luc Chatel (UMP) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat chargé de la Consommation et du Tourisme
Hervé Novelli (UMP) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat chargé des Entreprises et du Commerce extérieur
Christian Estrosi (UMP) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer
Valérie Létard (UDF) (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité
Laurent Wauquiez (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat, porte-parole du gouvernement
Fadela Amara (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la Ville
Alain Marleix (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants
Bernard Laporte (nouvelle entrée)
Secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse et des Sports dès fin-octobre
Roger KAROUTCHI (UMP)
Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre,
chargé des relations avec le Parlement
Eric BESSON (ex-PS)
Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre
chargé de la Prospective et de l'Evaluation des politiques publiques
Dominique BUSSEREAU (UMP)
Secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat,
chargé des Transports
Jean-Pierre JOUYET
Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères
Chargé des Affaires européennes
Haut-commissaire :
Martin HIRSCH
Haut commissaire aux Solidarités contre la pauvreté
Source : lci.fr (vulgaire "copier-coller")
La grande surprise chez les ministres vient de Jean-Louis Borloo en ministre d'Etat, lui qui a été si souvent décrié et pointé du doigt par ses amis de la droite pour avoir été franc et honnête en répondant à Laurent Fabius sur la possibilité d'un plan gouvernemental pour une hausse de la TVA sociale, chose qui serait la principale cause du fracas de "la vague bleue" au second tour.
On peut noter également que, bien qu'ayant respecter sa parole de mettre moins de ministres que sous le Gouvernement Chirac, le Gouvernement Fillon II de Nicolas Sarkozy est composé de 31 membres (15 ministres et 16 secrétaires d'état) alors qu'il était composé de 32 membres sous Chirac. Ca c'est une rupture !
Sources de l'article
lci.fr, lemonde.fr, nouvelobs.fr, rfi.fr, JustineF :)