«Then we will fight in the shade.»
Il y a même des éléphants.
Tout d'abord, une petite précision : j'ai découvert Frank Miller avec Sin City ; après avoir récupéré et lu les bandes dessinées à l'origine du film, j'ai continué avec The Dark Knight Returns et The Dark Night Strikes Again, avant de lire finalement 300.
Le but de cet article n'est pas de faire la critique de ces bandes dessinées, donc je n'en parlerai que brièvement : elles sont magnifiques. En tant que jeune impressionnable, l'esprit même des ces graphic novels m'a séduit : héros charismatiques, prêts à mourir pour leurs idées et idéaux, lutte du bien contre le mal. Ce qui est plus intéressant encore dedans, c'est que justement, même les personnages en noir et blanc ont des nuances de gris. Batman, pour ne citer que lui, a des relents un peu inquiétants.
On pourrait aussi s'étendre sur le côté graphique, qui est tout simplement magnifique : entre les couleurs de 300 et les ombres de Sin City, ces bandes dessinées ont un côté bluffant - même pour moi qui passe souvent un peu par-dessus les dessins pour suivre l'histoire. Venez découvrir un film calme, tolérant : 300 surhommes bien de chez nous qui pourfendent l'ennemi barbare et perfide venu des tréfonds de l'Étranger, durant deux heures.
Il y a même des éléphants.
Tout d'abord, une petite précision : j'ai découvert Frank Miller avec Sin City ; après avoir récupéré et lu les bandes dessinées à l'origine du film, j'ai continué avec The Dark Knight Returns et The Dark Night Strikes Again, avant de lire finalement 300.
Le but de cet article n'est pas de faire la critique de ces bandes dessinées, donc je n'en parlerai que brièvement : elles sont magnifiques. En tant que jeune impressionnable, l'esprit même des ces graphic novels m'a séduit : héros charismatiques, prêts à mourir pour leurs idées et idéaux, lutte du bien contre le mal. Ce qui est plus intéressant encore dedans, c'est que justement, même les personnages en noir et blanc ont des nuances de gris. Batman, pour ne citer que lui, a des relents un peu inquiétants.
On pourrait aussi s'étendre sur le côté graphique, qui est tout simplement magnifique : entre les couleurs de 300 et les ombres de Sin City, ces bandes dessinées ont un côté bluffant - même pour moi qui passe souvent un peu par-dessus les dessins pour suivre l'histoire.
Eh bien, l'adaptation de Zack Snyder est à 300 ce que le film de Robert Rodriguez est à Sin City : une réussite. Les couleurs sont relativement bien rendues, l'esprit de la version écrite est respectée. Il n'est qu'à voir le bossu, par exemple, pour constater la fidélité entre le film et l'original. Certains procédés stylistiques sont repris à l'écran, par la voix du conteur.
L'histoire de la bande dessinée est grosso modo respectée : le conflit entre Léonidas, le Capitaine et Stumblios est aux abonnées absents, et l'histoire d'amour entre Léonidas et sa reine est renforcée et doublée d'une sombre histoire avec un sournois politicien spartiate corrompu, hypocrite et sans morale. C'est normal ; il faut pouvoir identifier les méchants.
Ephialtès ne saute pas de la falaise, ce qui réduit considérablement l'empathie qu'on peur ressentir pour lui : il est juste dépeint comme un traître de bas étage, quand l'original en fait surtout un être rejeté de tout, même de la mort. Des détails qui changent, le fond reste le même.
Un des attraits de 300, c'est aussi le côté historique (là encore, la bataille des Thermopyles est assez bien narrée, et l'ambiance spartiate aussi). On pourrait, bien sûr, se demander vaguement d'où les Spartiates s'autorisent à se moquer de ces boy-lovers d'Athéniens, vu leurs propres moeurs en la matière, mais bon, comme Frank Miller l'a dit pour se défendre, c'est de Grèce que vient le mot "hypocrisie".
Il y a aussi un certain nombres de répliques mémorables : il faut savoir que la plupart est réellement attribuée à Léonidas et ses hommes.
«The flight of Persian arrows shall be so numerous it will block out the sun.
- So much the better, we shall fight in the shade.»
Mais n'oublions que le point majeur de ce film reste ses combats : 300 est avant tout un film de guerre, qui retrace l'affrontement entre les innombrables hordes de Perses barbares et les 300 spartiates qui ont résolu de combattre jusqu'à la mort pour défendre la Grèce, seul espoir de civilisation dans un monde en proie à la folie. Accessoirement, il y a quelques milliers d'Arcadiens, mais ce ne sont que de braves amateurs.
Les combats, donc : eh bien, ils sont beaux. En voyant les Spartiates combattre, le premier mot qui m'est venu à l'esprit est "efficacité" : leurs mouvements forment une sorte de danse, aucun geste n'est inutile. On en redemande, même. Et les plans viennent en renfort : contrairement à beaucoup de films, les caméramen de 300 savent filmer. La caméra ne tremblote pas, la vue n'est pas brouillée par une succession de mouvements saccadés qui donnent envie de vomir et laissent le spectateur se demander ce qui se passe : là, travellings de plans fixes permettent de voir. Des ralentis, presque des arrêts sur images, viennent encore renforcer l'impression faite par l'ensemble.
Les Perses meurent : c'est terrible, efficace, élégant.
J'aurais bien mis 9/10 (la note que j'attribue à Sin City), mais quelque chose m'a quand même beaucoup déçu : pourquoi, mais pourquoi faut-il qu'avant qu'un homme meure, on nous passe une vision de lui avec sa femme dans un champ de blé, sur une musique de merde ? C'était déjà horripilant avec Gladiator, pourquoi recommencer ?
Bilan : 8/10.
Compléments de l'article
300 sur IMDB