Partir en Islande
Pour s'y rendre, rien de plus simple, il suffit de prendre l'avion. Soit un vol direct Paris - Reykjavik, soit Paris - Amsterdam puis Amsterdam - Reykjavik, ce qui peut parfois être meilleur marché, curieusement. Dans tous les cas, il vous faudra environ 3 heures de vol auxquelles il faut ajouter plus ou moins 2 heures de décalage horaire selon le sens. Les tarifs sont très variables selon la saison, allez voir sur le site d'Icelandair. A noter pour les peu pressés/paranos, il est possible d'y aller par bateau de croisière, avec escale aux îles Féroé.
Ensuite, sur place, plusieurs moyens de transport s'offrent à vous :
- le car : le réseau dessert pas mal de villes, étant donné que c'est le seul moyen de transport public (pas de chemin de fer). D'ailleurs il sert vraiment de lien social, les chauffeurs transportant aussi les journaux et autres colis à destination des bleds éloignés. Ils sont donc empruntés aussi bien par les Islandais pour leurs trajets que par les touristes pour leur voyage. Sur les grandes lignes avec de la route goudronnée, vous aurez droit au car de tourisme classique, alors que sur les pistes moins fréquentées ce sera un minibus type navette. Et s'il vous prend l'envie de traverser le centre, le monster truck est fait pour vous. Sur environ la moitié de mes trajets, j'étais le seul passager, d'où une relation privilégiée avec le chauffeur, qui devient alors un vrai guide touristique et n'hésite pas à faire des détours pour vous emmener où vous voulez. Un moyen de transport très sympa.
Il a cependant ces inconvénients : on ne va pas où on veut, chaque ligne est desservie une fois par jour, si on loupe son bus il faut attendre le lendemain ou trouver un autre moyen, et ils sont en général très ponctuels... Les tarifs sont comme le reste exorbitants, alors si vous comptez utiliser beaucoup le car ne prenez pas vos billets au coup par coup ! Il existe 2 pass, un permettant de faire le tour de l'île par la route n°1, l'autre donnant droit à tous les bus de l'île de toutes les compagnies sur toutes les routes. Sauf les exceptions bien sûr, qui sont facturées en supplément... Il vous en coûtera tout de même environ 500 € pour 2 semaines d'omnipass.
- le stop : ça marche pas mal, au bout de 10 bagnoles en moyenne on est pris. Le problème étant que sur certaines pistes on ne voit pas plus de 2 voitures par heure en moyenne... Bref, il faut s'armer de patience. On tombe environ une fois sur deux sur des touristes allemands en short en 4x4 climatisé, l'autre moitié du temps sur des gens du coin, ce qui est nettement plus intéressant. (Statistiquement on tombe aussi 1 fois sur un million sur un car de suédoises, mais la décence m'interdit d'évoquer ici ce moyen de transport vers les plus hauts sommets). Les gens du coin, donc, sont très enclins à faire visiter leur pays et à discuter, il est donc agréable de voyager en leur compagnie. Il m'est même arrivé une fois de me faire inviter à manger. C'est donc une façon sympa (et gratuite) de voyager, à condition d'avoir du temps sur place car on ne va pas très vite.
- la voiture : c'est à mon avis le meilleur moyen pour visiter, puisqu'on va où on veut, quand on veut, sans contrainte d'horaire ou de ligne à respecter... Je n'ai pas testé, mais je pense que c'est le mieux, j'ai dit. Evidemment il faut être plusieurs pour se payer une bagnole de location. Soit une voiture de tourisme, limitée aux routes goudronnées, soit un 4x4 pour aller partout. Attention par contre, la conduite en Islande peut s'avérer très dangereuse, on vous fera libre une longue brochure de conseils : franchissements de gués, moutons au milieu de la route... Les risques sont nombreux.
Enfin, pour les courageux, j'ai vu des fous gens qui voyageaient à pied ou en vélo.
Hébergement
- le camping : le moins cher et le plus roots. Il en existe 2 types : dans les bleds paumés, il s'agit d'une simple prairie, avec quand même une cabane en bois pour les sanitaires. C'est ouvert à tous vents (pas de barrière ou de cloture) et ça sert aussi souvent de parc municipal, ne vous étonnez donc pas d'y croiser des joggeurs ou une famille en balade. Dans les "grandes" villes, les terrains de camping sont souvent situés en plein centre, au milieu des stations services et des supermarchés (à Akureyri et Borganes notamment). Nettement moins bucolique. En revanche ils sont beaucoup mieux équipés, vous pourrez facilement y trouver un sèche-linge par exemple. A noter que parfois certains services sont payants, comme la douche par exemple, un comble quand on sait que l'eau chaude ne coûte pas un centime là-bas ! Sinon le tarif pour une nuit varie de gratuit à une dizaine d'euros, mais si vous avez envie de gruger c'est très facile...
Terrain de camping de Thingvellir, surchargé. 4 oies en goguette dans le fond.
- les auberges de jeunesse : il y en a pas mal, j'ai testé celle de Hofn, c'est très sympatique et abordable (environ 20 € la nuit). On rencontre des gens de toute l'Europe, et c'est l'occasion de passer une nuit confortable et à l'abri des éléments.
- les guesthouses : une chambre chez l'habitant pour un tarif modique à élevé. Mieux vaut avoir un guide des hébergements (genre Routard) pour connaître à l'avance les bons plans et les endroits à éviter.
Il y a aussi des hôtels, mais à plus de 150 € la nuit avec chiottes communes sur le palier, je n'ai pas essayé...
Argent
La monnaie utilisée est la couronne islandaise (ISK). Il en faut environ 90 pour faire 1 €, ce qui n'est pas très pratique pour compter. On a donc des grosses coupures de 5 000 ou 10 000 qui partent en fait très vite... Il est toutefois possible de payer en euros, bien que le pays n'appartienne pas à l'Union Européenne (pas comme chez ces #!§@$ de rosbifs, mais je m'égare). Dans ce cas, le marchand prend le journal du jour pour regarder le taux, sort son mobile pour faire le calcul, et vous rend la monnaie en couronnes. Aucun problème non plus pour retirer dans les distributeurs locaux. Notez que cette monnaie n'est pas changeable à l'étranger, inutile donc d'en chercher avant de partir, et pensez bien à vous en débarrasser avant de rentrer !
Nourriture
Plein de spécialités à se mettre sous la dent : beaucoup de poissons et d'agneau bien sûr, mais aussi du macareux, du renne ou même de l'aileron de requin faisandé (pas eu l'occasion de tester, mais il paraît que son goût "rappelle celui d'un vieux munster resté très longtemps au fond d'un placard"). Tout cela reste comme il se doit très onéreux, à mon avis il faut aller au moins une fois dans un vrai resto pour la découverte, le reste du temps on se contentera de sandwiches... Sinon les fast-food pullulent, à un point hallucinant. Les islandais sont à cheval entre Europe et Etats-Unis, et subissent plutôt l'influence "culturelle" américaine en ce moment (il faut dire qu'il y a une base militaire US près de Reykjavik, puisque le pays n'a pas d'armée). La malbouffe est donc au programme, et ça commence d'ailleurs à se ressentir sur la physionomie de la population :/
Côté alcool, c'est très réglementé : seule la bière est bon marché et se trouve partout, pour le reste il faut aller au Vinbud, monopole d'Etat surtaxé. Et pas question d'emmener ses bouteilles avec soi vu les tarifs douaniers...
Climat
Froid. Humide. Prévoir donc des vêtements en conséquence, sous peine d'être la risée des autres touristes. Si vous partez en camping, duvet de montagne obligatoire, tapis de sol fortement conseillé (j'ai fait sans mais je l'ai regretté). Si vous partez en juin comme moi, oubliez les étoiles, vous ne verrez pas de nuit. Ça devient vite usant, toujours de la lumière.
Langue
Les islandais parlent... islandais. Mais pas d'inquiétude, ils parlent très bien anglais (ils ne doublent pas les films, et sont donc habitués à la VO dès leur plus jeune âge). Seul quelques campagnards profonds ne connaissent pas l'anglais, mais avec les autres habitants, aucun problème de communication si on parle la langue de Shakespeare. Dans les structures touristiques (musées, campings...) ce sont souvent des jeunes européens à l'accueil, qui viennent bosser un peu pour se payer leur séjour. On croisera donc facilement quelques francophones dans ces lieux.
Voilà, j'ai peut-être (sûrement) oublié plein d'aspects indispensables à la préparation d'un séjour, alors si vous avez des questions n'hésitez pas à poster un commentaire, j'essaierais d'y répondre dans la mesure de mon expérience.
Compléments de l'article
L'Islande sur Wikipédia
Quelques conseils de notre incapable de ministre de droite (kikoo A_D :p)