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Amelia Aurita - Fraise et chocolat

article de AmdC , publié le 26 avril 2006 à 18:19
Non, il ne s’agit pas de ce chouette film chronique de l’homosexualité à Cuba, mais d’une BD récemment sortie au milieu du florilège d’albums que nous offre le “renouveau” de la BD francophone.

C’est pas non plus un livre pour enfants, malgré le titre qui sonne cornet de glace à la plage.
Car le registre choisi, c’est plutôt la métaphore du genre “champagne et caviar”, vous voyez ?
Bref, intriguée par ce que j’en avais entendu dire à la radio, me voilà partie à la Fnac dans l’intention de l’acheter. Une bonne BD érotique ça pouvait être sympa, depuis le temps qu’on en a marre des éternels Manara ressassés.

Arrivée au rayon, j’ouvre quand même le bousin avant de l’acheter, par acquis de conscience.





Non, il ne s’agit pas de ce chouette film chronique de l’homosexualité à Cuba, mais d’une BD récemment sortie au milieu du florilège d’albums que nous offre le “renouveau” de la BD francophone.

C’est pas non plus un livre pour enfants, malgré le titre qui sonne cornet de glace à la plage.
Car le registre choisi, c’est plutôt la métaphore du genre “champagne et caviar”, vous voyez ?
Bref, intriguée par ce que j’en avais entendu dire à la radio, me voilà partie à la Fnac dans l’intention de l’acheter. Une bonne BD érotique ça pouvait être sympa, depuis le temps qu’on en a marre des éternels Manara ressassés.

Arrivée au rayon, j’ouvre quand même le bousin avant de l’acheter, par acquis de conscience.

Et là, c’est le drame.

Passons sur les dessins, pour le coup vraiment enfantins, sommaires, et, pour répondre à de précédentes remarques sur l'album de Sfar, même pas expressifs, ce qui est tout de même le minimum syndical.
Amelia Aurita maîtrise deux-trois formes (le rond, l’oblong, le trait - ah, et le gribouillis aussi) et basta. Du coup, ce qui peut être efficace avec d'autres dessins érotiques (la beauté des formes, ou l'expressivité des visages par exemple) est complètement anihilé ici. Malgré la représentation plein cadre des positions et actes sexuels les plus variés, il ne s'en dégage absolument aucun pouvoir suggestif.

Nous reste donc l'histoire.

Une jeune femme qui entretient depuis quelques mois une correspondance amoureuse avec un français habitant au Japon part le retrouver à l’occasion d’un salon d’auteurs de BD. L'amant en question, on le connaît, c’est Frédéric Boilet, auteur de BD déjà installé et reconnu, japanophile averti, amateur et créateur de manga, et qui entre autres a commis les très chouettes Love Hotel et Tokyo est mon jardin.

Dès son arrivée, l'alchimie prend et c’est l’explosion passionnelle, les deux amoureux ne se quittent plus et baisent à bite abattue.

Et quoi d’autre ? Ben c’est tout.

Alors oui, la coquine montre sans fard tout de leurs ébats, des godes aux sodomies, orgasmes multiples et érections sans fin ; une vraie passion incandescente. C’est marrant à regarder, on reste un peu étonné de cet étalage de la plus totale impudeur, on peut éventuellement se reconnaître dans certains détails (les histoires sont toutes les mêmes), mais c’est vite chiant.

Devant l'absence complète d'enjeu et d’imagination, on n'éprouve aucune impatience à tourner la page pour découvrir la planche suivante. Tout n’est qu’une juxtaposition de petites saynètes mais qui hélas, à aucun moment ne dépassent le stade de l'anecdotique et de l'anodin. Du coup on se lasse vite de leurs ébats de jeunes amoureux, des petits détails qui les font se marrer, de la découverte de leurs corps respectifs, des confidences qu'ils se murmurent et de ses interrogations de midinette à elle, toutes choses n'ayant, il faut le dire, absolument aucun intérêt pour d'autres qu'eux.

Ca sonne creux et c'est dommage, car on se prend à réfléchir à ce que ça aurait pu donner en "vraie" littérature, si comme Pierre Louÿs Amelia Aurita avait été dotée d'un réel talent narratif.

L’éditeur, plein d'ambition, fait de l'auteure l'héritière de Reiser et Anaïs Nin à la fois. Pour la crudité des thèmes sans doute, mais quant au reste ... L’humour aurait pu sauver tout ça, mais pour ma part je n’y ai trouvé aucun prétexte aux éclats de rire que pouvait faire naître Reiser.

Le dessin est pauvre, l’argument l’est aussi, ça reste plat et sans aucun intérêt.
Au final, on se demande bien ce qu’elle a voulu faire ? Quoi qu’il en soit, ça n’a pas marché, et cette intimité-là aurait dû, en l'occurence, le rester. Et sous cette forme en tout cas, la "BD autobiographique" est un cuisant échec.

Bref, n’écoutez pas l’effervescence des media tout émoustillés ("oh une bédé érotique écrite par une fille !") et ne gaspillez pas votre argent là-dedans. C'est marrant à feuilleter à la Fnac si vous voulez savoir ce que font les autres dans leur lit, mais loin, très loin d'être indispensable à la maison.

Compléments de l'article

Une autre critique que je suis bien d’accord avec elle.
Le site de l’éditeur.


article de AmdC — publié le 26 avril 2006 à 18:19
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Joann Sfar, pote avec Frédéric Boilet, a fait la préface. C'est sympa de sa part parce qu'au regard des planches que tu nous proposes, cette bédé semble plutôt nulle.


mercredi
26 avril 2006, 18:37
 
 

AmdC
#2 ménagère perverse

Ah ! C'est chouette que tu aies trouvé l'image !
Oui, je ne l'ai pas mentionné mais ça m'a étonnée cette vague bénédiction de sa part.
De toutes façons, ça sent un peu le copinage tout ça, notamment le fait qu'elle soit publiée par l'éditeur de Frédéric Boilet...
Sinon, pour équilibrer un peu les hoses tout de même, j'ai lu quelque part que sa contribution à l'album collectif du salon au Japon était de qualité. Faut voir ...


mercredi
26 avril 2006, 18:45
 
 

Lama colérique
#3 Erotomane

Et donc, si les marketeux de l'éditeur ont bien fait leur boulot, ces dessins sont les meilleurs de l'album.
C'est si nul que ça cette bd ? Non parce que à part voir une fille parler de cul sans tabous, il n'y a rien dans ces dessin.


mercredi
26 avril 2006, 20:23
 
 

AmdC
#4 ménagère perverse

Hmm, il y a aussi la scène où elle rampe sur le sol un gode dans le cul pour aller voir dans la glace de quoi elle a l'air avec. Mais ça c'est trop hard pour être présenté en planches promo !


mercredi
26 avril 2006, 20:54
 
 

Lama colérique
#5 Erotomane

Ah ? Je vais peut être m'y intéresser alors, ça peut peut-être me donner des idées


mercredi
26 avril 2006, 22:05
 
 

Conikafik
#6 Condorman !

AmdC a écrit :Hmm, il y a aussi la scène où elle rampe sur le sol un gode dans le cul pour aller voir dans la glace de quoi elle a l'air avec. Mais ça c'est trop hard pour être présenté en planches promo !

Au contraire, tu tiens là THE teaser !


FAISEZ FACE §

Un PC c'est comme une femme, avec un peu de bonne volonté, on peut lui faire supporter n'importe quel genre de pratique !
Groove_Salad, 05/10/2011
mercredi
26 avril 2006, 23:12
 
 

MAIS?!? DU PORNO?!? SUR LA HOME???

Que font les admins (à part matter) ?


Matière molle, collante et visqueuse.
jeudi
27 avril 2006, 11:35
 
 

La pornographie c'est l'érotisme des autres.

MP : Je ne me suis toujours pas remis de la lecture de Louys.


Celui qui croît qu'il sait ne sait pas qu'il croît.
jeudi
27 avril 2006, 14:16
 
 

AmdC
#9 ménagère perverse

Trop choqué ? ou trop enthousiaste ?


jeudi
27 avril 2006, 14:30
 
 

Trop perturbé.

Parce que sujet très voire trop limite mais cela se lit tellement bien.


Celui qui croît qu'il sait ne sait pas qu'il croît.
jeudi
27 avril 2006, 16:59
 
 

Napalm
#11 Heureusement, il y a le pr0n

C'est criant de vérité. J'étais mort de rire avec la planche sur le miroir.
En fait je pense que c'est plus marrant pour les hommes que les femmes qui ne verront pas ce qu'il y a de drôle.


vendredi
28 avril 2006, 01:36
 
 

AmdC
#12 ménagère perverse

Napalm a écrit :C'est criant de vérité. J'étais mort de rire avec la planche sur le miroir.

Ca t'a donc rappelé de bons souvenirs !


vendredi
28 avril 2006, 10:56
 
 


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# 19:44:26
(hohun) 15:24:24 et pas un bobo, franchement les gamins sont en mousse
# 15:24:24
(carwin) Ma région a du talent [url]
# 22:25:52
(plantmann) Sinon depuis quelques jours, j'ai attaqué X-com 2 : ben j'aime bien. Il est dur, mais pas injuste, et il est facile à prendre en main.
# 22:24:24
(plantmann) J'ai lâché à la mission dans le quartier englouti, on basculait trop de l'infiltration à l'action à mon goût (et moi j'aime surtout le côté "puzzle" de l'infiltration)
# 22:23:39
(plantmann) J'ai pas joué à Thief (j'en avais pourtant entendu plutôt du bien, mais il date effectivement) mais Dishonored m'a beaucoup plu, même si je ne l'ai pas fini
# 14:51:37
(Akshell) ça ne marche pas du tout.
# 14:51:27
(Akshell) ils ont voulu créer un "body awareness", le mouvement effectué s'adapte à la positon du perso, mais ce n'est pas très bien géré, tu te mets à couvert quand tu veux dash dans une ombre, tu te retrouve bloqué quand tu veux sauter dans le vide.
# 12:01:49
(hohun) 10:58:21 j'y ai joué récemment, et je l'ai lâché en cours de route, c'était pas mauvais mais passé les premières visites dans le monde on se lasse. C'était bizarrement lourdingue
# 10:58:21
(Akshell) J'ai commencé Thief, que j'avais préacheté en collector en 2014... bah, ouais la série était déjà morte totalement tuée par Dishonnored qui l'éclate sur tous les points.
# 20:09:11
(hohun) le club des boomers
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