Oldies : Legacy of Kain : Soul Reaver
Retour à une époque où la 3D était encore quelque chose d'extraordinaire, où les sprites défendaient chèrement leur peau, et où les concepteurs de jeux savaient être originaux, même quand un univers leur était imposé... Comme je sais que je ne suis pas le seul fan de oldies a trainer par ici, j'ai décidé de me lancer. C'est mon premier article, alors soyez indulgents.
Si j'ai le courage (pas gagné) et si les retours sont un minimum positifs, j'en ferais d'autres, toujours sur des jeux "vintage", pour départager ceux qui valent encore le coup de ceux qui ont trop mal vieilli.
Je débute par un grand classique : Legacy of Kain : Soul Reaver
/!\Spoiler warning : Chérie, attention ça va spoiler! /!\
Mise en route
Commençons par le commencement : comme de nombreuses oldies, il ne fonctionne pas tel quel sous windows XP/2000.
Après une rapide recherche sur le net, il semblerait que certaines éditions fonctionnent (en particulier une édition sur DVD regroupant Soul Reaver et Soul Reaver 2).
Pour les autres, il va vous falloir télécharger 2 patches. Le premier, officiel, se trouve sans problèmes sur le ftp de son éditeur Eidos et passe le jeu en version 1.2. Le second, non officiel celui-là, peut-être trouvé sur plusieurs sites de communautés de fans. En voici un qui a gentiment accepté que je link vers la page où il vous explique la marche à suivre (en anglais) et où vous trouverez les 2 patchs : The Lost Worlds.
Tout ça, c'est évidemment pour la version PC. Ceux qui jouent à une version console devant leur télé - il est aussi sorti sur PlayStation et sur la géniale DreamCast dont je vous vanterai les mérites une autre fois - ou sur émulateur devront se débrouiller sans moi. Mais je vous fais confiance, et puis dans le pire des cas, j'ai acheté la version PC pour 3,50 Euros dans l'hyper du coin, vous devriez pouvoir faire pareil.
Ouf, on peut enfin commencer !
Suite du non moins classique Blood Omen : Legacy of Kain - dont je vous ferai sûrement une review un de ces quatre aussi - il s'en distingue principalement par deux grand points :
1) on passe de la 2D à la 3D.
2) le héros du premier épisode, Kain, devient le méchant de cet opus.
L'Univers
En effet, vous incarnez dans ce second volume Raziel, qui fût un temps le premier général de guerre de Kain, puis déchu, torturé et envoyé pourrir dans l'abîme du Lac des Morts pour avoir eu l'audace de muter avant Kain lui-même (alors que d'habitude, c'est l'inverse qui se produit).
Quelques millénaires plus tard, une entité non définie, mais probablement assez puissante, que nous appellerons l'Ancien, vous tire de là.
Il y a quand même quelques pirouettes scénaristiques :
a) Vous êtes mort. Bah oui, c'est comme ca. Donc vous évoluez dans un premier temps tout au moins dans la sphère immatérielle des esprits, où les décors, baignés d'une lueur bleutée sans source apparente, sont déformés tout en restant relativement reconnaissables.
b) Conséquence directe du a), vous ne vous nourrissez plus de sang, comme un vampire normal, mais d'âmes (que vous réintégrez directement "dans la roue de la vie" dixit l'Ancien).
Les âmes des créatures mortes ayant par nature tendance à essayer de ficher le camps dans la sphère spirituelle, vous en trouverez à foison dans cette sphère. Le reste du temps, il vous faudra vite dévorer les âmes des créatures que vous venez de tuer avant qu'elles ne disparaissent.
c) Vous êtes un peu paumé, car Nosgoth a bien changé depuis votre dernière ballade à la surface. La plupart des bâtiments sont en ruines, votre clan a été éradiqué, et les autres clans se sont renfermés sur eux-même. Aucune importance : vu que votre objectif est de tuer tout le monde pour vous venger, de toutes façons vous aviez prévu de visiter le moindre recoin.
Je ne décrirais pas plus l'univers du jeu, car je risquerais trop facilement de vous gacher le plaisir de découvrir son ambiance et les machinations qui s'y trament. Je dirais juste qu'il est relativement complet, et surtout (ce qui manque a beaucoup de jeux) qu'il est globalement cohérent.
Passons donc au gameplay.
Gameplay
Avec une vue à la troisième personne par dessus l'épaule "à la Tomb Raider", Soul Reaver est un croisement de Beat them All à la CastleVania et de jeu de plateforme/puzzle.
En effet, les phases de combat sont relativement simples à prendre en main grâce à un système de visée automatique de l'ennemi le plus proche, système qui sera repris par de nombreux jeu par la suite, citons par exemple l'excellent Devil May Cry.
La plupart des ennemis sont des vampires, membres des clans de vos anciens collègues de boulot : les généraux de Kain.
Il existe donc un certain nombre de façons de les tuer - de façon définitive s'entend : les plus jeunes craignent la lumière du soleil, et tous font un excellent combustible pour flambée d'hiver.
En bonne créature dégoutante - et probablement cousine proche du troll - ils ne supporte pas l'eau (même non bénite) qui les brûle comme de l'acide.
Et enfin, la technique que vous emploierez le plus souvent, reste aussi la plus classique : le pal !
Sur les décors aux murs ou au bout de votre lance, vous allez embrocher des dizaines de vos anciens frères.
Dans tous les cas, n'oubliez pas de dévorer leur âme rapidement, ou ils finiront par revenir malgré tout !
Malgré un nombre de mouvements assez limité, les combats ne sont pas trop répétitifs grâce à la variété des méthodes de mise à mort, et aux diverses armes disponibles : lances, torches, objets contondants divers et bien sur l'épée de dévoration des âmes, Soul Reaver !
Le reste du jeu consiste principalement en une suite d'énigmes/puzzles relativement simples à résoudre, leur résolution, et donc votre progression, étant rendue possible par l'aquisition progressive de nouveaux pouvoirs.
Grimper aux murs, supporter le contact de l'eau ou passer au travers des grilles, ces pouvoirs sont assez nombreux mais ne déséquilibrent pas le jeu pour autant. Par contre préparez-vous à pousser, tirer et tourner des cubes dans tous les sens.
Oui ben c'est un jeu Eidos, hein !
Comme beaucoup de jeux du genre, il existe un certain nombre de quêtes optionnelles que vous pouvez obtenir en retournant dans des endroits déjà visités (et souvent assez éloignés) armés d'un de vos nouveau pouvoirs. Ces quêtes vous fournissent en général un bonus de vie ou de pouvoir, ou encore un Glyphe de pouvoir, un genre de petit sortilège qui n'est pas nécéssaire pour finir le jeu, mais qui vous facilitera la vie par moment en vous débarrassant plus ou moins longtemps de vos adversaires.
Conclusion
Magré des graphismes qui piquent un peu les yeux aujourd'hui, en particulier à cause du très faible nombre de polygones affichés et de la faible qualité de la plupart des textures, Soul Reaver n'est pas moche, il fait simplement son âge.
Par contre le gameplay a moins bien vieilli. Après plusieurs heures de jeu à répéter les mêmes mouvements en combat - seules une ou deux combinaisons de mouvements sont vraiment efficaces, et puis au bout d'un moment on ne se sert plus que de la soul reaver - à sauter de plateformes en plateformes et à pousser et tourner des cubes, on se prend à souhaiter que les pouvoirs soient plus nombreux et ne servent pas qu'à atteindre la suite du jeu.
Heureusement, tout ça est sauvé par 2 choses : le scénario et l'ambiance.
Des personnages torturés et retors, des complots machiavéliques s'étalant sur plusieurs générations, des paysages ravagés, souvenirs lamentables d'une grandeur presque oubliée, tout était là pour mettre en place une saga qui s'étale maintenant sur 5 opus.
Même si la progression est relativement linéaire et certains passages un peu téléphonés, les rebondissements et révélations sont bien répartis, on se prend à suivre l'histoire comme on lit un bon roman... et on pleure de frustration en découvrant la fin !!!
Notes
Graphismes : 8/10
Comme dit plus haut, les textures sont en basse résolution, et les modèles ont peu de polygones, mais l'ensemble est cohérent, les mouvements sont assez naturels, et les décors sont grandioses.
Gameplay : 5/10
Niveau maniabilité, on est dans le très correct. Par contre la répétition fatigue au bout d'un moment, en particulier les énigmes à base de cubes qui saôulent vite un fois qu'on a compris le truc.
Scénario : 9/10
Les bases d'une grande saga dans la tradition épique. 1 petit point en moins tout de même, car il faut déjà connaître pas mal l'univers pour comprendre toutes les références - jouer au premier opus, Blood Omen : Legacy of Kain, est presque obligatoire pour tout saisir.
Global : 7/10
Même si le jeu est un peu répétitif à la longue, on le termine avec plaisir en salivant à l'idée de la suite...
Sources de l'article
Un site de fan parmi tant d'autres,
L'inépuisable source pour ceux comme moi qui aiment finir les jeux à 100% (en anglais)
Compléments de l'article
Le patch officiel pour la version PC sur le site de Eidos,
Comment faire marcher la version PC avec Windows XP sur le site The Lost Wolrds.
Kevin, 12 ans