Critique BD : Le Tueur
Entre Paris, la jungle de New-York ou celle d'Amérique du Sud, vous serez aux côtés du tueur, à partager ses pensées. Le monde n'est peuplé que de richards prêts à tout pour gagner plus de fric, de politicards véreux et de quelques jolies filles. Mais au-dessus de tout cela on trouve le tueur. Lui accepte de faire le sale boulot, sans remords.
Entre Paris, la jungle de New-York ou celle d'Amérique du Sud, vous serez aux côtés du tueur, à partager ses pensées.
Série de bandes dessinées en 5 tomes de Matz (scénario) et Luc Jacamon (dessins) éditée chez Casterman.
Voilà une série de bande-dessinée que je recommande chaudement, pour plusieurs raisons.
D'une part, c'est une série bouclée en peu de tomes et que vous pourrez trouver en coffret. C'est toujours agréable de ne pas avoir à attendre pour connaître le dénouement d'une histoire.
Ensuite, et surtout, il s'agit d'une série avec un scénario et une mise en scène originaux par rapport à pas mal de choses dans le domaine.
L'histoire commence de manière assez simple: un tueur à gage planque en attendant que sa cible soit en vue.
Et durant cette longue attente nous partageons ses pensées, que ce soit sur la gentillesse des autres, sur les moyens de gagner de l'argent grâce à la haine, ou de faire un boulot peinard. Même si cela implique de tuer des gens de çi de là, sans se soucier des motifs.
Il se remémore comment les choses ont commencé, son premier contrat...
Ce type est d'un cynisme rare, d'un caractère calme et motivé uniquement par le désir d'avoir une vie tranquille. Le tueur trouve sa place dans la société: au dessus, sans se préoccuper des lois et de la morale.
Le premier album met le personnage en place; il n'y a quasiment pas de péripéties (la cible qu'il attend au début ne se montre qu'à la fin, l'intervalle étant une suite de souvenirs). Tout n'est histoire que de huis-clos et de psychologie.
Les quatre albums suivants sont plus tournés vers l'action sur le terrain et font entrer en scène une brochette de personnages secondaires : la petite amie du tueur (joli brin de fille), Mariano, dont le parrain a quelques soucis que notre ami peut régler (pour payer sa dette, qui plus est), Antoine, flic désabusé...
L'histoire se complique notablement et se rapproche d'un polar, avec des magouilles, des trahisons et des mauvaises surprises.
Les rebondissements sont nombreux mais la boucle se termine, le dessous des cartes est révélé et on en revient à la cible initiale.
Pour le dessin, c'est un style que je trouve un peu figé mais qui colle bien à la narration. La mise en couleurs reflète bien les différents décors (Paris, New-York, la jungle Sud-américaine, ...), les effets de lumière ou l'état d'esprit des protagonistes.
Si vous accrochez au premier volume, continuez; vous ne serez pas déçu(e).
Sauf de ne jamais connaître le nom du héros.
Un extrait du premier tome.
Compléments de l'article
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Typographe