Warhammer 40.000
Ce texte un peu pompeux n'est pas de moi, mais c'est l'introduction du jeu Warhammer 40.000 ou wh40k pour les intimes.
Qu'est ce que c'est ? C'est que je vous propose de découvrir ! Warhammer 40.000 est un jeu de plateau de la société Games Workshop.
Pour les plus vieux d’entre nous, vous avez sûrement dû vous taper des « livres dont vous êtes le héros », ou encore jouer à Talisman ou Warhammer Battle. Hé bien oui, ce sont eux : les premiers livres dont vous êtes le héros ont été écrits par Steve Jackson (l’anglais, et non pas l’américain auteur de GURPS, Killer, Car Wars et pleins d’autres trucs, mais il complique la chose car lui aussi en a écrit quelques uns…) et Ian Livingstone.
Ces deux gars et quelques autres ont fondé Games Workshop dans les années 80. Au début ils se chargeaient juste d’importer des grands hits américains comme l’appel de Chtulhu ou Donjons & Dragons. Ils ont ensuite publié le magazine White Dwarf, l’équivalent de notre Casus Belli mais en rosbif, créé une chaîne de magasins, puis ils ont développé leurs propres jeux, comme Warhammer Fantasy Battle, Warhammer the Roleplaying Game, Bloodbowl…
Nous n’allons pas revenir ici sur la politique de vulgarisation du wargame qu’a actuellement cette société. Ca a ses avantages (disponibilité, gamme, nombre de joueurs) et ses inconvénients (règles simplifiées pour les djeunzs, prix, disparition de certains jeux…). Mais nous allons parler de l’excellentissime Warhammer 40.000.
Ce jeu est l’adaptation futuriste de Warhammer Fantasy Battle. Et Warhammer Fantasy Battle est une sorte de remix du Seigneur des anneaux et de tous les poncifs de l'Heroïc Fantasy : un wargame avec des orcs, elfes, humains, dragons, nains et compagnie. On y trouve quand même quelques races plus originales comme les Skavens (hommes-rats) ou le Chaos avec ses divinités farfelues.
Sorti en 1987 sous le nom de Warhammer 40.000 Rogue Trader :
C’était juste un gros livre contenant un gros paquet de règles, de backgrounds (que les joueurs appellent le « fluff ») et qui posait les bases de l’univers :
Les humains ont assez évolué pour coloniser les planètes autour de la terre et des galaxies plus lointaines. Grâce aux techniques du saut à travers le "warp", une sorte de dimension parallèle (un peu comme la théorie des trous noirs) on peut parcourir des années lumières en un rien de temps. L'humanité a bien sûr découvert qu'elle n'était pas seule.
Si certaines races rencontrées comme les Eldars, intelligents, très avancés technologiquement n'étaient pas particulièrement belliqueuses, certaines autres comme les Orks pillent des planètes quand l'heure de la whaaaagghh sonne (la version ork des croisades) jusqu'à ce qu'ils soient stoppés par une armée plus forte qu'eux.
Les humains ont a leur tête l'Empereur, le meilleur de tous les psykers (personne ayant des pouvoirs psy). Il a crée l'armée la plus puissante de l'univers: les space marines.
Les space marines sont des soldats d'élite modifiés génétiquement, tous clonés depuis leurs primarques qui sont leurs maîtres et modèles.
Ils sont tous grands, beaux, intelligents, ont deux coeurs, ne connaissent pas la peur, et sont équipés du fleuron de la technologie humaine: [url=http://space.hulk.free.fr/sh/images/reference/weapons/power_armor.jpg]
Les armures énergétiques[/url] ne limitant ni les mouvements ni les sens mais offrant une très bonne protection et des armes du même tonneau (oui c’est un peu les SS remixés avec l’église catholique à son apogée, le tout dans un univers de SF très années 80).
Ils ne sont pas si nombreux; 1000 chapitres ayant chacun 10 compagnies de 100 hommes. 1.000.000 de soldats d'élites pour défendre l'univers, c'est peu. Ils ne sont donc pas seuls: sur chaque planète impériale, l'armée recrute des natifs ou des colons dans l'armée régulière, appelée garde impériale, qui suffit généralement à lutter contre les quelques raids orks ou les quelques pirates eldars en marge de leur société.
Si le warboss local Ork a la folie des grandeurs et ramène une armée un peu trop importante, il se fera calmer par un détachement de space marine.
Bref, la routine galactique.
Jusqu'au jour où nos amis eldars, dans des conditions assez troubles, réveilleront Slaanesh, un dieu du chaos, endormi depuis des millénaires dans le warp, ainsi que les autres divinités du chaos. Les majeures sont Khorne, dieu de la guerre et de la destruction, Nurgle, dieu de la pourriture et de la corruption (non il ne fait pas de politique), Tzeench, dieu de la magie et des illusions et Slaanesh, dieu du plaisir et de la décadence (quand on vous le dit que c'est des tarlouzes les eldars !).
Les eldars paieront cher cette découverte et leurs mondes d'origine seront détruits. Les rescapés errent maintenant dans l'univers dans des "vaisseaux monde" (si vous avez lu Hyperion, ça ressemble pas mal aux vaisseau mère des templiers).
Comme autre conséquence, Horus, le meilleur général et ami de l'empereur fut plus tard possédé par un prince démon (période appelée l'hérésie d'Horus).
Il s'en suivit la pire guerre qu’ont connue les humains, connue sous le nom d'Eternal War ! Une moitié des space marines resta fidèle à l'empereur et fit la guerre à l'autre moitié, fidèle à Horus. Certains chapitres ont voué allégeance aux divinités du chaos et cette guerre dévastatrice dura plusieurs siècles.
Comme même dans les jeux, les méchants finissent toujours par perdre, Horus sera tué par l'empereur dans un combat sanglant et ses armées anéanties ou repoussées dans l'oeil de la terreur, un endroit aux frontières du warp.
Cependant, l'empereur mortellement blessé, n'est pas revenu intact et depuis il est dans son trône de survie et sort rarement de son coma, même s'il continue à veiller sur l'humanité et à la protéger avec son aura psy (un peu comme le mandarom qui nous protégeait des vagues de lémuriens de l'espace, oui, mais en mieux).
Lors de la guerre éternelle, l'humanité a perdu en plus de 50% de ses hommes, le secret de fabrication de pas mal d’objets (dont les réacteurs warps et certaines armes et armures)
Bref, c'est un peu la misère pour lutter contre les orks qui commencent à s'organiser grâce à un certain Ghazkull, auxquels il faut rajouter les raids des warbands de marine du chaos ou de grosses attaques organisées.
Du coup, de temps en temps, quand un vieux vaisseau pourri sort par un trou du warp, les grands pontes de l'inquisition impériale espèrent y trouver quelques secrets du "dark age of technology", la période d'évolution rapide juste avant la guerre éternelle (oui, ce sont les fameux space hulk, d’où le jeu du même nom !). On y envoie donc un tas de marines histoire de fouiller l'épave (alors que tout type sensé la vaporiserait à coup de défense laser mais bon).
C'est là qu'ils firent connaissance avec les jolis genestealers, une race d’aliens jamais rencontrée jusqu’à présent.
On apprend par la suite que ce n'est qu'un test des tyrannides. Les genestealers qui hantent ces vaisseaux ne sont en fait qu'une arme biologique utilisée pour coloniser les planètes avant l'arrivée de leurs maîtres.
C'est aussi là que s'arrête warhammer 40.000, 1ère édition et que la deuxième édition fait son apparition. Plus claire, plus simple, mais bien moins détaillée. Et la 3ème je n'en parle pas, encore plus claire, trop simple, et partage en couille général, histoire de s'adapter à ceux qui ont le plus haut pouvoir d'achat: les moins de 15 ans.
Heureusement la V4 nuance un peu ce triste constat et va essayer tant bien que mal de réconcilier vieux fan boys et jeunes ignares.
Passons maintenant au jeu en lui-même. Warhammer 40.000 est un jeu de stratégie avec figurines. Pour y jouer, il vous faudra en plus du livre de règles, des dés, une armée de figurines par participant et un terrain de jeu. Là où ce jeu est plus qu’un jeu de société, c’est dans le temps, le dévouement et l’argent que vous serez obligé d’investir pour y jouer : il vous faudra acquérir une armée, la peindre, et créer votre propre champ de bataille. Bien sûr vous pouvez également jouer avec des bouts de cartons ou des figurines non peintes sur la table de la salle à manger, mais le plaisir et surtout l’aspect visuel ne seront sûrement pas les mêmes.
Malgré le fait que ces connardzs de chez GW ont eu tendance depuis quelques années à supprimer des pans entiers de règles pour simplifier l’accès et essayer de toucher les plus jeunes, on peut quand même reconnaître qu’il est plus facile de se mettre à warhammer aujourd’hui qu’en 1987 : les livres de règles dédiés à chaque armée sont disponibles (avant c’était un peu en vrac), il y a énormément de figurines en plastique plus faciles à bricoler que celles en plombs, et surtout moins chère. Ils ont même fait des boîtes d’armées pour débutants, toutes prêtes, ou encore un tapis de jeu et des collines déjà floquées pour transformer une table normale en champ de bataille en quelques minutes.
Vous aurez donc tout d’abord à faire le choix de votre armée. Voyons un peu ce que nous avons de coté là :
-Les space marines.
L’élite de l’humanité. Des surhommes ultra équipés, de vrais machines à tuer. Tous équipés d’armures énergétiques et d’armes puissantes, ils sont très polyvalents et assez simple à jouer. Ils sont séparés en chapitre ayant quelques différences visuelles et parfois de gameplay.
-La garde impériale.
Le fer de lance de l’empire. Une armée régulière puissante, composée de milliers d’hommes et de nombreux véhicules. Les armées de la garde impériale dépendent beaucoup du joueur. Vous pouvez vous spécialiser dans la chair à canon et noyer votre adversaire sous le nombre, dans les troupes d’élites ou encore dans l’artillerie.
-Les orks.
Costauds et pas très futés, ils ont des armes primitives ou bricolées, et sont assez amusants, même si les deux dernières moutures ont perdues en fun.
-Les Eldars.
Utilisant des armes qui leurs sont propres, cette race étrange est l’une des plus technologiques. Leur look particulier fait que souvent on les adore ou on les déteste.
-Le chaos.
Ce sont les marines renégats ayant survécu à l’hérésie d’Horus. Maintenant plus vraiment humains à cause de la corruption du chaos. Alliés aux troupes démoniaques de leur maîtres, ils font de nombreux raids sur les planètes impériales.
-Les tyrannides.
Des aliens baveux qui ont commencé l’invasion de l’univers et qui représentent certainement la plus grosse menace pour toutes les autres races. Amenés petit à petit dans le jeu, c’était à l’époque une réussite à la fois scénaristique & commerciale.
-Les chasseurs de sorcières.
La branche de l’inquisition impériale spécialisée dans la destruction des mutants et des hérétiques et des psykers. C’est sûrement l’armée au look le plus moyenâgeux du jeu, avec les chasseurs de démons.
-Les chasseurs de démons.
L’élite de l’inquisition. Les space marines du chapitre des chevaliers gris, accompagnés des inquisiteurs impériaux. L’élite de l’élite. Tout comme le capitaine Flam, on ne les appelle que dans les cas vraiment graves, en général l’intrusion d’une armée démoniaque sur un sol impérial.
-Les nécrons.
Des cyborgs humanoïdes mystérieux. Un mélange entre les t800 de terminator, stargate et quelques autres trucs. C’est l’une des races rajoutées à l’arrache depuis la 3eme édition et, même s'ils ont un bon look, scénaristiquement, ça se sent.
-Les Taus.
Des hommes lézards super technologiques dans des armures pompées sur gundam. Et oui. Race haïe par les fans de la vieille époque car sortie de nulle part et pas crédible pour un sou, mais qui rencontre un très grand succès auprès des débutants pour leur look « djeunz » et une très grande facilité de gameplay.
Une fois que vous aurez choisi votre camp, il va falloir vous constituer une armée et trouver un adversaire pour jouer. Avant chaque partie, vous vous mettez d’accord sur le nombre de points. Avec ce nombre vous achetez les figurines qui vont composer votre armée, selon le barème de votre livre d’armée (appelé Codex), histoire que les parties soient équilibrées. Vous pouvez jouer des petites escarmouches de 300 points, des batailles colossales de 10.000 points ou des classiques parties à 1500-2000 points.
Vous ne pouvez pas faire n’importe quoi en constituant votre armée. Il faut respecter un nombre minimal de troupe de bases et certaines armes ou troupes d’élite sont en quantité limité. Tout comme la création de son deck dans magic : the gathering, c’est une étape assez importante du jeu.
Les règles sont assez simples : Chaque troupe a des caractéristiques précises (coût, points vie, vitesse de combat, force, capacité de tir…). Elles peuvent avancer, tirer, charger dans le tas pour se battre au corps à corps et ont des règles spéciales en fonction de leur race et de leur équipement (certaines armes permettent de bouger puis tirer avec, d’autres plus lentes ou imposantes nécessitent que l’on soit immobile par exemple).
Il y a aussi une prise en compte du moral (certaines races sont plus peureuses que d’autres et fuient plus souvent et toutes les troupes chercheront à se mettre à couvert si elles sont prises pour cible par de l’artillerie par exemple).
Il y a également des objectifs pour chaque joueurs, donnés par la mission choisie ou tirée au sort et qui expliquent les conditions de victoire de l’attaquant et du défenseur. Après, tout va se joueur en fonction de la tactique employée et aussi en fonction du hasard : contrairement aux échecs, il a ici une bonne importance. Si vous êtes dans un jour de malchance et loupez tous vos jets de dés, vos soldats vont manquer leur cible, vont mourir à chaque tir ennemi, et détaler en courant à chaque perte dans leurs escouades.
On peut également se faire des campagnes en jouant plusieurs parties avec un groupe de joueurs, le tout parfois scénarisé et avec des règles spéciales.
Une partie en cours dans un magasin Games Workshop.
L’autre partie intéressante est, comme je vous le disait un peu plus haut, le côté « hobby » de la chose. Si en informatique on montre sa grosse bite avec les mégahertz et les pièces hors de prix, ici on la montre par son talent de peintre ou de sculpteur et le temps que l’on a passé à faire ce magnifique bunker en carton de boite de frosties. Et bien sûr, les gros bourges incapables peuvent vous montrer plein d’arrogance la magnifique armée qu’ils ont achetée toute peinte sur ebay.
Un magnifique terrain de jeu.
Comme beaucoup de wargames, une fois qu’on met le nez dedans, si on accroche, on est pas prêt d’en sortir et on deviendra vite une autre espèce de Geek présentant les mêmes symptômes que les geeks de l’informatique: les yeux creusés par le manque de sommeil, ne parlant qu’en codé (« alors le termi il a deep striké et il a fait un following fire sur les termagants avec son assault cannon… »), et passant leur temps enfermé à peindre des p'tits jouets qui coûtent la peau du cul.
Vous ferez aussi fuir les femmes et les moutons de base.
Si vous êtes intéressé(e) par tout cela, je peux également vous faire la présentation d'autres grands succès de Games Workshop et de quelques adaptations vidéoludiques réussies comme le superbe Dawn of War, qui est la meilleure adaptation de warhammer 40.000 à ce jour.
Vous pouvez aussi poser des questions au plus proche magasin de figurines de la région ou visiter les liens à la fin de cet article pour plus de renseignements.
Compléments de l'article
Site officiel de games workshop
la french whaaagh, une mailing list française
Un peintre talentueux
Un magasin de kits en résine pour vos armées
Un autre gars talentueux
Un site de fluff francophone très developpé et "oldschool"
BitTorrent