Test : John Deere American Farmer
Mais aucun jeu ne proposait une simulation intégrale d’exploitation agricole. John Deere American Farmer vient combler ce manque. La plupart des jeux de stratégie proposent un volet plus ou moins développé de gestion de l’agricuture. Mais aucun jeu ne proposait une simulation intégrale d’exploitation agricole. John Deere American Farmer vient combler ce manque. Gageons que John Deere ne dit rien à la majorité des adeptes de jeux vidéo ; c’est juste l’une des plus grosses entreprises d’engins agricoles qui s’offre par ce jeu un peu de pub sur une population que l’on imagine pas forcément très intéressée par les travaux des champs.
Le jeu est assez simple : une vue de haut sur un environnement en 3D permet une navigation intuitive. Une section d'aide assez bien faite vous dit quand planter quoi et avec quel engin. Deux personnages principaux, épaulés par des membres de la famille et/ou des employés s’acquittent des tâches qui leur sont indiquées. Plusieurs scénarios vous sont proposés ainsi qu’un mode libre, où le seul but est de s’enrichir.
Agriculture extensive et production mondialisée.
Concrètement, on peut faire soit dans l’élevage (porcs, bovins à lait ou à viande) soit dans la culture (haricots, blé, maïs ou tournesol). En tentant de mixer les deux, on risque surtout l’éparpillement et la baisse de productivité ; le coût élevé des équipements par rapport à vos gains incite fortement à la spécialisation.
Car John Deere American Farmer mérite son nom ; ici point de José Bové exploitant son maigre cheptel sur un petit terrain. Si vous souhaitez simuler la petite ferme de votre arrière-grand-père, vous courrez droit à la faillite. Vous devez pour survivre, produire toujours plus, en usant de pesticides et d’engrais chimiques par exemple (ou en investissant dans le bio moins rentable mais plus écologique). Il faut aussi faire attention aux prix du marché et éventuellement stocker sa production avant de vendre.
La vie aux champs, ça eut payé…
Mais au final, ce jeu se résume très vite à un apprentissage et à la répétition de routines trop peu variées : par exemple pour un élévage de cochons viable : il faut nettoyer l’étable une demi-douzaine de fois, les nourrir une fois et re-passer cinq ou six fois un coup de balai. Votre cheptel est maintenant prêt à être vendu, et il ne vous reste plus qu’à recommencer. Le cochon familial, engraissé avec amour toute l’année, est passé de mode : c’est le prix à payer pour trouver du jambon pas cher chez carrefour !
La culture, elle, est soumise au temps (on ne plante et récolte qu’à certaines saisons), ce qui ne relève que peu l’intérêt du jeu. Bien sur certains événements viennent mettre un peu de piment : une pop-star devenant végétarienne fait baisser les cours de la viande, une intervention humanitaire fait monter le prix du blé… Mais ces événements sont trops rares (il en existe un par produit) et deviennent vite répétitifs. On peut enfin personnaliser sa ferme en achetant à des prix exorbitants des décorations bizarres, comme une statue géante d’un bûcheron dans le plus pur style Mandarom, ou bien une sculpture en or d’un tracteur.
John Deere American Farmer aurait donc pu être un jeu original et amusant et par conséquent, agréable. Mais en favorisant un mode de jeu répétitif, ce jeu perd vite tout intérêt et il se cantonne au rôle d’ovni vidéoludique.
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