Test : Shadowgrounds
Bouh, fais-moi peur
Pour le scénario, je vais pas me casser le cul, et je vais recopier les trois lignes du dos de la boîte, en rajoutant éventuellement quelques petits éléments : "2096, la Terre est irrémédiablement polluée et surpeuplée. La seule issue : fuir et implanter une station sur une autre planète (en l'occurence Ganymède, l'un des satellites de Jupiter). Mais la situation dégénère quand les créatures des profondeurs se réveillent..."
TA-TA-TSAN ! C'est tout pourri, mais c'est pas très grave, parce que pour tout dire, le scénario, on s'en fout un peu.
Dans Shadowgrounds, on contrôle un obscur mécanicien, qui était bien tranquille en train de vidanger son 4x4 lorsqu'il est appelé par ses collègues pour aller changer une ampoule nucléaire à l'autre bout de la base, ou quelque chose du genre.
En chemin, vous croiserez comme il se doit les cadavres atrocement mutilés de vos collègues scientifiques. Une fois que vous aurez rallumé la lumière, vous vous retrouverez assailli par de grosses araignées extraterrestres. Bien évidemment, pour changer une ampoule on part pas avec un char d'assaut, donc vous vous retrouvez juste avec votre bite et sans couteau face aux arachnides. Mais comme la vie fait parfois bien les choses, vous pourrez les repousser en leur balançant le faisceau de votre lampe de poche dans la gueule. Lampe de poche qui doit être rechargée après quelques instants d'utilisation, ce qui, quand on y réfléchit bien, est quand même plutôt bizarre dans un jeu se déroulant à une époque où l'on terraforme d'autres planètes, mais c'est comme ça, les game designers n'ont pas évité certains poncifs, y compris celui des bidons explosifs, et je sais pas ce que vous en pensez, mais cette phrase commence vraiment à tirer en longueur.
Mais si le jeu s'était limité à faire fuir des araignées on se serait bien fait chier. Heureusement, on trouve donc rapidement de quoi animer un peu la fête : d'abord un flingue tout faible mais aux munitions infinies (à mettre en opposition avec la lampe et ses trente secondes d'autonomie), puis un pulse rifle, un fusil à pompe, un lance-flammes, un lance-grenades, un lance-roquettes, un railgun, et d'autres, en tout une dizaine de pétoires. Bigre, mais c'est tout l'armement de Doom 3 mâtiné d'Alien, ça non ? Oui, en effet, c'est pas original pour un sou, c'est même du vol et du plagiat. Mais c'est pas grave, parce que les armes, on peut les upgrader en cours de partie, grâce aux pièces d'upgrade que laissent tomber (on se demande un peu comment) certains ennemis. Ca va du tir secondaire à la capacité accrue du chargeur, ou carrément aux missiles nucléaires. C'est rigolo, et puis c'est bien pratique quand on est encerclé par des nuées d'aliens belliqueux.
Les ennemis, parlons-en. Si les pauvres araignées de merde du début, ne vous poseront pas vraiment de problème, vous croiserez rapidement le chemin d'aliens sauteurs, d'aliens en formes de serpents cracheurs de slime qui ralentit (certains allant même jusqu'à pousser le vice et à être invisibles en dehors du faisceau de votre lampe, décidément bien pratique), d'aliens lance-missiles, d'aliens lance-lasers... Ils sont assez variés, très nombreux, mais pas originaux pour un rond puisqu'on sent en permanence l'inspiration Doom/Quake. Je me demande ce qu'ID pense des voleurs et des fils de putes de chez Frozenbyte.
On croise aussi quelques boss, assez gros, mais finalement pas très couillus. D'ailleurs, c'est un peu le gros reproche du jeu : les ennemis ont beau être nombreux, il faut vraiment être un gros lamerz comme moi pour mourir, parce que vu l'armement qu'on se trimballe, on fait un carnage très facilement.
C'est bon et con, mais c'est pas long
Graphiquement, c'est propre, tout en 3D de bon aloi, mais ça casse pas non plus des briques. Les effets d'ombres et de lumières dynamiques sont très jolis, notamment ceux de la fameuse lampe de poche, un peu comme dans... tiens, comme dans Doom 3, au hasard. Y'a aussi quelques shaders sur les flammes et les liquides, histoire de, mais faudra pas vous attendre à faire fumer la 7800GTX que vous a offert votre oncle Ben Soussan pour Hannouka.
Maintenant, il est temps d'expliquer pourquoi j'avais fait un rapprochement avec Alien Breed ou TnP en début d'article : tout simplement parce que le jeu est vu de dessus. Ca se contrôle comme un FPS avec ZQSD et la souris pour viser/tourner. D'ailleurs, en parlant de viser, on a beau avoir un réticule, celui-ci sert simplement à ajuster la direction du tir, il ne faut pas chercher à le positionner sur les ennemis.
Et en fait, c'est simplement cet aspect gros shoot crétin à l'ancienne qui me plait dans le jeu. C'est court, pas très profond, pas extraordinairement beau, mais ça donne l'occasion de goûter à des sensations qu'on avait pas connues depuis dix ans. Malheureusement, je crois que je suis le seul à avoir la fibre nostalgique, puisque tous ceux qui ont testé le jeu se sont fait chier comme des rats. Mais je les emmerde, j'affirme ma différence, je me suis amusé sur Shadowgrounds, et pour peu que vous ayez pas peur de claquer 30 Euros dans un jeu qui vous occupera une dizaine d'heures à tout casser, vous devriez vous amuser aussi.
Compléments de l'article
La démo du jeu, qui contient le premier niveau en entier
Ze Jacky Touch